La formation des enseignants d’EPS a longtemps été la seule finalité des UER EPS (unités d’enseignement et de Recherche en EPS). Il a fallu attendre les années 80, après leur transformation en UFR STAPS, pour que de nouvelles filières de formation se mettent en place, visant d’autres domaines de professionnalisation.

L’attractivité de la spécialité Éducation et Motricité était encore très forte au début des années 2000 : en 2004, près de 66% des étudiants de licence 2 s’inscrivaient dans cette filière. Elle a connu une forte désaffection de 2007 à 2010, à cause d’une forte réduction du nombre de postes ouverts au concours (19% des étudiants en 2010). Son attractivité est largement remontée depuis, et la licence Éducation et Motricité accueille en 2019 40% des effectifs de Licence 3.

Le département Éducation et Motricité de l’UFR STAPS de Montpellier possède une riche histoire, forgée par des personnalités qui ont marqué la discipline, notamment Alain Hébrard, Maurice Portes, André Quilis, Marc Durand, Marielle Cadopi, Jackie Taffanel, ou Michel Pradet. Il s’est construit principalement sur le développement d’une vision culturaliste de l’EPS, dans lequel l’appropriation et la maîtrise des pratiques sportives et artistiques par l’élève doit demeurer l’objectif principal de l’enseignant. L’attachement de l’UFR STAPS aux enseignements dit de « spécialité sportive », qui a été abandonné dans d’autres centres de formation, renvoie sans doute à cette option pédagogique historique.

Les enseignants du département ont été les chevilles ouvrières d’un certain nombre d’actions de formation importantes : les stages Maurice Baquet pour les plus anciens, les stages de formation à l’agrégation organisés par l’association « Sport et Éducation » dans les années 90, les « Rencontres de l’EPS » organisées par l’AEEPS dans les années 2000. Le département organise depuis une dizaine d’années la Journée Éducation et Motricité, dans le cadre de la « semaine des métiers » de l’UFR STAPS.

Au-delà de la licence, les enseignants du département ont évidemment collaboré avec l’IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres) dès sa création pour la préparation des candidats au CAPEPS. Parallèlement, le département a créé en 1998 une maîtrise Éducation et Motricité, qui a perduré jusqu’en 2005. Cette maîtrise accueillait chaque année près de 200 étudiants, leur offrant notamment une solution alternative pour préparer le concours. Cette maîtrise était à sa création la seule qui ouvrait des perspectives de poursuite en doctorat, avec une « option recherche » spécialement dédiée. Le département Éducation et Motricité a également été à l’origine de la création du master PESAP (Prévention, éducation pour la santé, activité physique), en 2004, dont l’objectif initial était de proposer une formation en éducation pour la santé aux étudiants issus de la licence EM.

En ce qui concerne la préparation aux concours, la période des IUFM (1990-2013) a été assez difficile, les enseignants du département n’étant que prestataires de service pour l’Institut. Lors de la création des ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation), en 2013, l’UFR STAPS (unité de formation et de recherche en STAPS) et le département Éducation et Motricité a pris la responsabilité de l’Unité de Formation EPS de l’École, en charge du parcours EPS du master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Il s’agit d’une organisation tout à fait originale, dans le paysage national : dans la plupart des autres académies, l’ESPE est une structure autonome, dans laquelle les enseignants des UFR STAPS peuvent intervenir mais sans maîtriser pas la logique globale de la formation. L’ESPE de Montpellier s’est construit sur une logique fédérative, dans laquelle les UFR disciplinaires pilotent les parcours de formation qui leur correspondent.

Si la Licence Éducation et Motricité a été conçue à l’origine pour former les étudiants dans les métiers du sport éducatif (les titulaires de cette licence peuvent obtenir une carte professionnelle leur permettant d’intervenir auprès du public contre rémunération), les enseignements sont souvent focalisés sur l’enseignement de l’EPS. Cette licence accueille de nombreux étudiants, qui pour la plupart ont pour projet de passer le concours du CAPEPS (certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive). Ce projet reste cependant difficile, vu le faible nombre de postes ouverts au recrutement, et le fait que le concours soit repoussé en fin de master 2 accroît encore l’engagement nécessaire pour tenter sa chance. Les réformes successives ont de plus entraîné une réduction des capacités d’accueil en master MEEF, seule voie d’accès au concours. Il devient de plus en plus clair que la licence Éducation et Motricité doit explicitement diversifier ses voies de professionnalisation, afin de permettre à tous ceux qui ne pourront continuer en master MEEF de valoriser leur Licence. Ceci requiert d’identifier les bassins d’emplois, de créer des enseignements pertinents au regard de ces nouvelles orientations professionnelles, et enfin d’informer et d’orienter les étudiants vers la voie qui leur correspond le mieux.

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